Résection Transurètrale de la prostate

Introduction

En cas d’échec des traitements médicaux ou de complications ( calculs , diverticules , infections urinaires , retententissement rénal ….) , un traitement endoscopique peut être réalisé.Le but est de recréer une loge perméable en enlevant l’adénome.

L’intervention proposée estla résection trans-urétrale de la prostate. Elle est réalisée en passant par voie naturelle, par le canal de l’urètre , pour des adénomes habituellement inférieur à 100 grammes.

 

Principes de l’intervention

Cette intervention consiste à élargir le canal de l’urèthre intra-prostatique en enlevant l’adénome obstructif. On créeun entonnoir entre la vessie et urètre permettant l’évacuation des urines sans obstacle.

Préparation à l’intervention

Une échographie de la prostate est habituellement demandée pour vérifier le volume de la prostate et l’aspect de la vessie.

Un bilan sanguin, une analyse d’urines sont réalisés avant l’intervention. Une infection urinaire non traitée pourrait conduire à repousser la date de votre opération.

Les anti-agrégants plaquettaires (Aspégic, Plavix, Eliquis, Pravadual, Xarelto …), les anti-coagulants (Préviscan, Sintron), sont à signaler. La prise de ces médicaments sera nécessairement modifiée en concertation avec cardiologue et anesthésiste. D’autres produits anticoagulants vous seront éventuellement prescrits en relais de votre traitement habituel.

 

Technique opératoire

Le type d’anesthésie sera décidé au cas pas cas, en fonction de vos antécédents, lors de la consultation d’anesthésie. Soit anesthésie loco régionale (rachi-anesthésie, injection de produits anesthésiques par ponction lombaire), Soit  anesthésie générale.

En cas de rachi-anesthésie, vous ne pourrez pas bouger vos jambes tant que durera l’effet des produits injectés. Vous pourrez cependant conserver certaines sensations, mais pas de douleur.

L’intervention débute par l’introduction dans le canal de l’urètre, d’un endoscope, qui permet d’explorer l’urètre, la prostate et  la vessie.

Le résecteur permet d’effectuer des copeaux de prostate sur toute la circonférence de l’urètre prostate. Le résecteur fonctionne grâce à des courants électriques de section ou de coagulation des tissus.

Pour que le courant électrique puisse circuler en milieu liquide, une solution qui conduit l’électricité (le Glycocolle) est irriguée dans l’urètre et la vessie de manière continue.

Les copeaux de prostate sont récupérés et envoyés pour analyse histologique (recherche de cancer) .

En fin d’intervention, le chirurgien met  en place une sonde vésicale à double courant qui va servir à laver la vessie en continu avec du sérum physiologique pour éviter la formation de caillots de sang. 

Dans certains cas, en particulier sur terrain vasculaire difficile, on peut recourir à d’autres techniques : résection bipolaire, vaporisation laser.

 

Suites habituelles et complications de l’intervention

Cette intervention nécessite une hospitalisation de 3 à 5 jours.
Une irritation du canal urinaire dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention est fréquente, un traitement contre la douleur pourra être prescrit si besoin.

Un traitement anti-coagulant n’est pas nécessaire si votre hospitalisation est courte et si vous ne présentez pas de risque spécifique de phlébite.
Le premier lever intervient le lendemain de l’intervention.

Dès que les urines recueillies deviennent suffisamment claires, le lavage continu est arrêté. La sonde urinaire est laissée en place pendant environ 48 heures. Les urines peuvent rester colorées plusieurs jours après le retrait de la sonde.

Il est indispensable de boire abondamment (2 litres par jour) et uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges.

Il survient habituellement un saignement dans les urines dans les 2 à 3 semaines s’appelant la chute d’escarre correspondant à la chute de la croute de coagulation de la zone de résection . Le plus souvent , une bonne hydratation permet de régler le problème , rarement , il faut remettre une sonde vésicale avec des lavages.

Pendant un mois, il faut formellement éviter tout effort : sport, bricolage, jardinage, constipation, rapports sexuels. 

La cicatrisation de la loge de résection peux durer 3 à 6 mois.

Durant cette période de cicatrisation, il peux exister  des symptômes irritatifs (brûlures , envie fréquente d’uriner , saignements dans les urines , douleurs du perinée).

Cette intervention entraîne habituellement une éjaculation rétrograde, le sperme est ejaculé dans la vessie . Cela n’a aucune incidence sur la santé.

En revanche, l’érection n’est que très rarement perturbée

Le résultat de l’Intervention  est le plus souvent définitif et permet d’arrêter le traitement médical. L’adénome peut néanmoins repousser plusieurs années après l’intervention et entraîner une réapparition des symptômes .

Une  consultation postopératoire est prévue à votre sortie dans les  3 mois après l’intervention, afin d’évaluer l’amélioration de vos symptômes urinaires et la bonne qualité de votre vidange vésicale et commenter les résultats histologiques.

Toute intervention comporte un risque vital lié à l’intervention ou à vos antécédents médicaux.

Le produit de lavage de la vessie pendant l’intervention peut être à l’origine de désordres ioniques dans le sang pouvant entraîner des nausées, malaises, et exceptionnellement coma.

La rétention urinaire (blocage de la vessie) est une complication possible. Une inflammation transitoire de la prostate et de l’urèthre peut entraîner ce type d’incident. Il est alors nécessaire de remettre une sonde en place pour quelques jours. Elle peut aussi être due à la présence de caillots secondaires à une reprise du saignement .

En général, les saignements sont taris à la fin du premier mois. La prise d’anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires aggravent le risque.

L’infection urinaire est la complication la plus fréquente. Elle pourra conduire votre urologue à vous prescrire un traitement antibiotique et à vérifier que votre vessie se vide correctement. 

En cas de fièvre ou de brûlures urinaires, une bourse qui grossit ou devient douloureuse, une épididyme est à éliminer.

L’incontinence est rare, le plus souvent transitoire. 

Un rétrécissement de l’urètre peux survenir dans les mois , voire dans les années suivant la résection de prostate . Il se traduit par une baisse du jet urinaire , des infections , des envies fréquentes d’uriner pouvant aller jusqu’à une rétention d’urine.

La qualité des érections et la libido ne sont pas habituellement pas modifiées par l’intervention. L’impuissance est exceptionnelle.

Le risque d’éjaculation rétrograde est important (90%). Celle-ci se caractérise par l’absence d’émission de sperme au moment de l’orgasme. Elle est secondaire à l’ouverture du col de la vessie provoquée par la résection de l’adénome. Cela ne modifie en principe pas la sensation de plaisir.

Pour aller plus loin , Fiche suite d’intervention AFU :

Suivi postopératoire

Le suivi est ensuite réalisé habituellement une fois par an par votre médecin traitant.
Il faut continuer la surveillance du PSA dans le cadre du dépistage du cancer de prostate jusqu’à l’âge de 75 ans