La RESECTION de PROSTATE

TECHNIQUE OPERATOIRE

En cas d’échec des traitements médicaux ou de complications ( calculs , diverticules , infections urinaires , retententissement rénal ….) , un traitement endoscopique peut être réalisé.

Le but est de recréer une loge perméable en enlevant l’adénome.

L’intervention proposée est  la résection trans-urétrale de la prostate. Elle est réalisée en passant par voie naturelle, par le canal de l’urètre , pour des adénomes habituellement inférieur à 100 grammes.

L’intervention débute par l’introduction dans le canal de l’urètre, d’un endoscope, qui permet d’explorer l’urètre, la prostate et  la vessie.

 

Chirurgie prostate adenome

Le résecteur permet d’effectuer des copeaux de prostate sur toute la circonférence de l’urètre prostatique. Le résecteur fonctionne grâce à des courants électriques de section ou de coagulation des tissus.

Pour que le courant électrique puisse circuler en milieu liquide, une solution qui conduit l’électricité (le Glycocolle) est irriguée dans l’urètre et la vessie de manière continue.

Les copeaux de prostate sont récupérés et envoyés pour analyse histologique (recherche de cancer) .

En fin d’intervention, le chirurgien met  en place une sonde vésicale à double courant qui va servir à laver la vessie en continu avec du sérum physiologique pour éviter la formation de caillots de sang.

Il est indispensable de boire abondamment (2 litres par jour) et uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges.

Le résultat de l’Intervention  est le plus souvent définitif et permet d’arrêter le traitement médical. L’adénome peut néanmoins repousser plusieurs années après l’intervention et entraîner une réapparition des symptômes .

Une  consultation postopératoire est prévue à votre sortie dans les  3 mois après l’intervention, afin d’évaluer l’amélioration de vos symptômes urinaires et la bonne qualité de votre vidange vésicale et commenter les résultats histologiques.

Pour plus d’informations : consulter la fiche de l’intervention (Association Française d’Urologie)

Type d'anesthésie

Le type d’anesthésie sera décidé au cas pas cas, en fonction de vos antécédents, lors de la consultation d’anesthésie.

2 types d’anesthésie sont possibles pour cette intervention :

  1. Anesthésie loco régionale (rachi-anesthésie, injection de produits anesthésiques par ponction lombaire)
  2.  Anesthésie générale

En cas de rachi-anesthésie, vous ne pourrez pas bouger vos jambes tant que durera l’effet des produits injectés. Vous pourrez cependant conserver certaines sensations, mais pas de douleur

Type de chirurgie

La voie d’abord est endoscopique (par le canal urinaire appelé l’urètre). 

L’énergie utilisée est un courant électrique monopolaire.

Dans certains cas, en particulier sur terrain vasculaire difficile, on peut recourir à d’autres techniques : résection bipolaire, vaporisation laser

Drainage

Une sonde urinaire est mise en place en fin d’intervention.

Un lavage permet de faire circuler du liquide stérile dans la vessie pour éviter les caillots.

L’urine et le lavage sont récupérés dans un sac urinaire qui est raccordé à la sonde.

Il est possible de marcher et de se laver avec la sonde.

Les lavages sont arrêtés lorque les urines sont claires, en règle général le lendemain de l’intervention.

La sonde urinaire est retirée à partir du 2e jour.

On surveille alors que la miction se fasse correctement.

Durée d'hospitalisation

La sortie est possible à partir du 2e jour si les mictions se font normalement avec des urines claires.

Suites opératoires

Toute intevention expose à des risques opératoires (pour en savoir plus).

Douleurs post opératoires :

Une irritation du canal urinaire dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention est fréquente.

Il peut également survenir des spasmes liés à la contraction de la vessie sur la sonde.

Un traitement contre la douleur pourra être prescrit si besoin.

 Saignement urinaire

Il survient habituellement un saignement dans les urines dans les 2 à 3 semaines s’appelant la chute d’escarre correspondant à la chute de la croute de coagulation de la zone de résection . Le plus souvent , une bonne hydratation permet de régler le problème , rarement , il faut remettre une sonde vésicale avec des lavages.

Reprise de l’activité

Pendant un mois, il faut formellement éviter tout effort : sport, bricolage, jardinage, constipation, rapports sexuels.

Signes urinaires :

La cicatrisation de la loge de résection peux durer 3 à 6 mois.
Durant cette période de cicatrisation, il peux exister  des symptômes irritatifs (brûlures, envies fréquentes d’uriner, saignements dans les urines, douleurs du perinée).

Sexualité :

La qualité des érections et la libido ne sont pas habituellement pas modifiées par l’intervention. L’impuissance est exceptionnelle.

Le risque d’éjaculation rétrograde est important (90%). Celle-ci se caractérise par l’absence d’émission de sperme au moment de l’orgasme. Elle est secondaire à l’ouverture du col de la vessie provoquée par la résection de l’adénome. Cela ne modifie en principe pas la sensation de plaisir.

 Rétrécissement de l’urètre

Il peux survenir dans les mois , voire dans les années suivant la résection de prostate . Il se traduit par une baisse du jet urinaire , des infections , des envies fréquentes d’uriner pouvant aller jusqu’à une rétention d’urine.