Infections urinaires du garçon et de la fillette

Présentation clinique

On distingue les infections urinaires chez la petite fille et celles du garçon qui sont beaucoup plus rares et souvent plus graves.

En effet, l’urètre de la petite fille est très court de l’ordre de 2 cm, contrairement à celui du garçon qui comprend plusieurs portions (urètre antérieur, bulbaire et prostatique). La courte longueur de l’urètre de la petite fille permet aux germes de remonter plus facilement dans la vessie et d’entrainer des infections urinaires.

L’infection urinaire se manifeste de plusieurs façons :

  • Il peut s’agir d’un tableau de cystites: brulures en urinant, envie fréquente et impérieuse d’uriner, sang dans les urines…, ne s’accompagnant pas de fièvre,
  • d’un tableau de pyélonéphrite aigue avec fièvre et douleurs lombaires.
  • Mais dans certains cas, le tableau clinique est beaucoup moins bruyant, en particulier chez l’enfant ; il peut s’agir de douleurs abdominales chroniques, d’une fièvre au long cours, d’un trouble de croissance, d’une fatigue chronique, d’une énurésie secondaire.

 

Examens complémentaires

  • Le diagnostic repose sur l’examen cytobactériologique des urines (ECBU), lorsque la bandelette urinaire est positive (leucocytes, nitrites). L’Infection urinaire est définie par une Leucocyturie (Globules blancs)> 10 5 et une bactériurie (nombre de germes) > 10 5. Un antibiogramme sera réalisé, afin de tester la sensibilité du germe aux antibiotiques.

 

  • En l’absence de fièvre et s’il s’agit du 1er épisode chez une fille, il n’y a pas d’indication à la réalisation d’autres examens.

 

  • En présence de fièvre, d’infection récidivante, chez un garçon, il est nécessaire de compléter le bilan avec des examens radiologiques:
    1. échographie de l’appareil urinaire, à la recherche d’une malformation de l’appareil urinaire (dilatation rénale, syndrome de la jonction pyelourétérale, megauretère….), d’un calcul urinaire.
    2. urétrocystographie rétrograde ; il s’agit d’une radiographie consistant à l’injection d’un produit iodé (opaque) dans le canal de l’urètre, à l’aide d’une petite sonde, afin d’opacifier le canal de l’urètre et la vessie. Il s’agit d’un examen indolore, réalisé par les radiologues. Cet examen permet de vérifier l’absence d’anomalie de l’urètre chez le garçon ; les valves de l’urètre, et l’absence de reflux vésico-urétéral dans les deux sexes.
  • C’est une malformation congénitale entrainant un reflux d’urine anormal entre la vessie et l’un des deux ou les deux uretères (canaux qui vont du rein à la vessie) et vers le rein.
  • Cette malformation peut guérir spontanément jusqu’à l’âge de 5 ans.
  • Avant cet âge le traitement repose sur une antibioprophylaxie, si le reflux n’est pas trop important, afin d’éviter les infections.
  • Après 5 ans le traitement est soit endoscopique (injection de macro plastique sous les méats urétéraux), soit chirurgical (réimplantation urétéro-vésicale).

Cas particulier de l’infection urinaire chez la petite fille :

Lorsqu’une malformation congénitale ou une pathologie organique ont été éliminées par les différents examens. Nous sommes souvent confrontés au problème des infections urinaires récidivantes.

Ces infections sont le plus souvent en rapport avec une miction incomplètes, associée à des mictions vaginales. La petite fille urine en croisant les cuisses et urine dans son vagin.

 

Des règles simples permettent dans un grand nombre de cas de régler le problème

Certains enfants ne vont pas aux toilettes de la journée, parce qu’ils sont pris par leurs activités, parce qu’ils oublient, parce que les toilettes sont sales, ou encore parce que les lieux ne préservent pas suffisamment l’intimité.

Lorsque la continence est acquise, il faut apprendre à l’enfant à aller faire pipi régulièrement afin d’éviter le développement de troubles ou de pathologies liés à la rétention des urines.

 

Ce qu’il faut savoir :

Les rétentionnistes chroniques finissent par développer une capacité vésicale supérieure à la normale qui leur permet de se retenir plus longtemps, parfois une journée entière.

Lorsque les urines stagnent trop longtemps dans la vessie, le risque d’infection urinaire augmente.

 

Les conseils des urologues :

  • Ne pas laisser un enfant partir à l’école sans s’être assuré qu’il a bien vidé sa vessie.
  • Expliquer aux enfants pourquoi il est important d’aller faire pipi régulièrement (au minimum 5 à 6 fois par jour)
  • Réexpliquer comment l’on fait pipi (voir l’accroche-porte ci-après).
  • Expliquer pourquoi faire pipi est une fonction normale de l’organisme qui nécessite relaxation et relâchement périnéal complet. Ainsi le jet urinaire se produit sans résistance urétrale.